Ode à l’obscure profondeur de l’antre de la terre
Où je me suis loti pour y passer la nuit,
A la chaleur de la féconde nature
M’y trouvant bien, j’y suis resté en vie.
Abandonnant mon esprit aux âmes défraîchies
Vagabonder dans ces lieux si souvent violés,
Mes voisines oubliées, restées comme seule compagnie
Je m’en suis fait des amies, sans bruits ni pensées.
Elles et moi donc, dans ces couloirs étroits
À la recherche de je ne sais quel chemin,
Dans un jeu survolté du chat et de la proie
Nous avons continué sans se perdre des mains.
Noir couleur aux alléchants contours de l’idée
Image irréaliste infinie de la fatigue exténuée,
Jusqu’au mirage arrivé à l’oeil agressé
De la fente lumière par où j’avais pris pied.
Elles se sont retournées dans l’obscur dédale
Oubliant déjà pour d’autres voyageurs pris eux aussi,
Me laissant ainsi au monde extérieur de cris et de vandales
Avec ce seul souvenir, gravé dans mon esprit.